(Day 5) 18 août 2015 • Salle de La Madeleine Bruxelles
Avec: Joe BeL & Vincent Liben
Est-ce que tu le sais, Dick, à la Madeleine faut arriver tôt, très tôt même, sinon tu risques de te voir refuser l'entrée, ton beau bracelet dix jours n'y changera rien!
Donc on y était vers 18:30, 30' de patience avant de voir débouler la séduisante et flamboyante Lyonno-Grenobloise Joe BeL. Elle a pris un risque en choisissant d'abandonner ses études d'Histoire de l'Art et de Littérature pour une carrière musicale, toujours aléatoire, mais au vu de la performance donnée à la Madeleine, on est prêt à parier gros qu'elle ne grossira pas les rangs serrés des sans-emplois. La jeune dame, soutenue par Asaf Avidan, a sorti deux EP's à ce jour et s'est tapée quelques beaux festivals cet été, Sziget ou LaSemo. Elle se présente accompagnée de l'excellent guitariste Benoît Richou et du Lyonnais Jean Prat à la batterie. 'First Time', un titre folk aux consonances reggae, ouvre, le groove gicle, la voix présente d'harmonieuses intonations soul, la demoiselle est plus qu'agréable à regarder, imagine une jeune Axelle Red. Sur le EP 'Hit the Roads', 'Stronger' fait définitivement penser à Selah Sue. Arrangements soignés, refrain catchy, le truc risque de cartonner. ..I got money...I got friends... I got lovers... une autobiographie ou une confession, en tout cas Joe BeL a l'air de savoir ce qu'elle veut. Avertissement, 'Lonely as I am' n'est pas une chanson triste. Effectivement, la plage dégage une belle énergie. Une guitare Afrique noire, un phrasé ragga, Joe la belle rebelle mixe soul, r'n'b, folk, reggae et convainc tout le monde. Un duo guitare, elle a refilé son acoustique à Ben, voix pour le titre plus ancien 'Before', une ballade classique, suivie par 'Hit the roads' d'inspiration Beat Generation. On arrive au bout d'un set de 40' ayant semblé bien court, elle fait à nouveau preuve de détermination et profère... I never show no fear, I never shed a tear... montrant une dernière fois toute sa résolution, Joe va se faire un nom dans la jungle rock. Vas-y Joe Vas-y Joe Vas-y fonce! Vincent Liben Trois jours après être passé au BSF avec Mud Flow, Vincent Liben refoule le plancher de La Madeleine avec son projet francophone. Son dernier album 'Animalé' est sorti chez Team 4 Action en 2015, lieben Onkel Vincent était venu le présenter au Bota en mars. Aux Francofolies, Liben and co ont fait l'unanimité, même scénario au BSF, un concert dense, efficace, olympien! L'homme à la casquette, piquée à Cédric de BaliMurphy, est soutenu par une solide équipe, en commençant par sa charmante compagne (une parenthèse, il balance sur sa page facebook après le gig de Mud Flow: "Spéciale dédicace au clavier de Natas Loves You qui est venu (alors que j'étais juste à côté) ouvertement draguer ma copine"... sont incorrigibles, les Français!), la chanteuse Lisza, aux secondes voix, aux guitares (4), Laurent Stelleman celui qui a joué avec la Belgique entière, aux claviers, guitare, accordéon + maniement des pads, Fred je suis né à Niort Lafage, à la basse ou contrebasse, on croit avoir reconnu le jazzman Cedric Raymond, par contre, honte à nous, nous n'avons pas retrouvé l'identité de l'excellent batteur, un tuyau, quelqu'un? |
(PS: précisions apportées par Laurent Stelleman... Quelques précisions, à la basse ce n'était pas Cédric, mais Sam Gerstmans autre squale du jazz belge (Melanie de Biasio, Greg Houben etc....) et à la batterie c'était Gino Geudens de Vive la Fête... merci, Laurent)
20:30' pile, la contrebasse en mode Blue Note puis... Silence, j'écoute 'La Rivière', le pad diffuse un choeur aérien, déjà la guitare de Laurent exige un rôle prépondérant, le cours d'eau majestueux s'achemine paresseusement par monts et par vaux pour aller gonfler l'océan. Il y a du Jean-Louis Murat dans ce ton nonchalant. Pour ceux qui sont venus me voir avec Mud Flow, ce soir ce sera plus folk avec quelques passages mouvementés, voici une plage promulguant l'ouverture sexuelle (sic), 'Les Cévennes', entre naturalisme, ambiguïté et érotisme latent. Liben doit aimer Genet. Le piano introduit le plus ancien '30 décembre', une déclaration amoureuse sur fond de valse. Etonnante comparaison avec Yves Simon, même phrasé quand il scande Manhattan. Une seconde vieillerie, 'Le soleil et la mer', tu oublies François Deguelt, le titre, psalmodié d'un ton désabusé, parle de la mort. Il est temps d'attaquer la plage ayant donné son nom au nouvel album, le rugueux 'Animalé'. C'est vicieux, bestial et barbare, une Gretsch. Une tranche d'exotisme, deux voix se répondent, 'Vert ébène', de la chanson française de haut vol, aux déjà cités Murat ou Yves Simon, on a envie d'ajouter Manset ou Charlelie Couture. Le chanteur impressionniste décide de calmer le jeu et poursuit avec la ballade narrative et morbide 'Camélia', celle qui s'est pendue à la plus haute branche de son jardin. Beau comme 'Le bal des Laze' de Polnareff avec une magnifique orchestration progrock jusqu'au coup de théâtre final ponctué par un éclat postrock imaginé par Laurent Stelleman. Sagan? 'L'ennui' voit Lisza placée sous les feux des projecteurs et c'est l'accordéon du gars du Poitevin qui amorce ' Le refuge', composé après une séparation douloureuse. Une acoustique, une voix ébauchent 'Ta colère', des backings discrets se font entendre, la batterie en fines touches s'invite au bal, tandis que la contrebasse se voit caressée par un archet et ensuite vient le piano qui batifole. Une colère sobre, évitant les éclats. Lisza, rejoins-moi, svp, elle se substitue à Berry pour le duo gracile 'Mademoiselle Liberté', un tube chez nos voisins. 'Sous les draps' et la ballade 'Puerto Loco', qui finira tout en secousses, terminent ce concert brillant et généreusement applaudi. Pas de Daan à ton programme, vu il y a 15 jours à Louvain. Rue Duquesnoy, une file monstre! |
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