27 octobre 2015 • Orangerie (Botanique) Bruxelles
Trois groupes ce soir, pour un concert affiché sold-out.
Dornik (25 préventes) passe de la Rotonde à l'Orangerie comme second support. A 19:40 le gars n'a pas encore conclu son soundcheck, le public devra patienter jusqu'à 19:50 pour voir les portes s'ouvrir. Heureusement, à cette heure, ce n'était pas l'affluence soldes d'été dans les couloirs du Bota, conséquence probable d'un trafic derechef chaotique sur les boulevards de la capitale européenne. Circuler à Bruxelles est devenu une calamité. 20:10 'Kadhja Bonet Si un certain Wosz se plaint en ces termes de la chaleur régnant dans la plus vaste salle du complexe, "A small remark after last night: the concert was GREAT and Dornik as an opener an amazing bonus. That said, the Orangerie was way too hot. Lots of people tried to escape the heat, and I would bet that they had preferred to stay inside to listen to Rhye and the fantastic band. In front of me someone even collapsed b/o the heat. It should not be too difficult to organize your air circulation in a way that would make it possible for people to enjoy the concert without feeling suffocated.", cette remarque ne vaut pas pour le set de la talentueuse Los Angeles-based Khadja Bonet, elle se produit devant une assistance restreinte. Un EP, ‘The Visitor', dans l'escarcelle et une présence timide, hello, we'll play some music for you, annonce la voix timorée. We, car la demoiselle est flanquée du producer Itai Shapira (Rhye) à la basse ou à la guitare et de Zach Morillo le batteur de Rhye, deux mecs hyper doués! Le trio ouvre par la ballade 'Tears For Lamont', du jazzy folk élégant et délicat porté par une voix d'une limpidité absolue. Difficile de comparer, certains avancent Sade, on penche pour Esperenza Spalding, un titre aura suffi pour nous convaincre du talent de l'oiseau. 'Miss you' est tout aussi lumineux, tu te laisses bercer par cette plage veloutée te rappelant le grand Michel Legrand. Ensuite tu fonds pour le sirupeux 'Honeycomb' avant de te déhancher discrètement sur le groove nonchalant de 'This love'. Elle confie sa guitare à Itai et attaque 'Fairweather Friend' suivi par le titre donnant son nom à l'extended play, 'The visitor'. Le set prend fin avec une formidable version de la sucrerie soul 'Remember the rain', un hit pour The 21st Century, en 1974, qu'elle entame à la flûte traversière. Une belle découverte! Dornik Dornik Leigh, l'ex-batteur de Jessie Ware, se retrouve dans le top ten des révélations soul (electro soul) de l'année, son album, simplement intitulé 'Dornik', ne laisse pas les fans de r'n'b indifférents. Avant de se pointer il laisse le soin à son band (un formidable black à la batterie, un guitariste et un bassiste/claviers) de balancer une courte intro bien groovy. Coupe rasta, un pansement à hauteur d'une pommette, le Londonien saisit le micro pour amorcer le single 'Drive', du synthetic funk/nu-soul onctueux dans la lignée de d'Angelo ou de Maxwell. 'Blush' présente les mêmes ingrédients, pas question de se démener comme une bête à la James Brown, il s'agit de sophistication satinée. OK, je vous explique le sparadrap décoratif ornant mon poupin visage, me suis coupé ce matin, voici 'Something about you' aux vagues réminiscences Michael Jackson. L'énergique (pas croire que tu vas endurer un ouragan) 'Stand in your line' précède 'Second thoughts' illuminé par une intervention lustrée de la guitare. Le set concis, à peine 25 minutes, s'achève avec le titre le plus mouvementé du show, ''Strong'. |
Pour amateurs de smooth r'n'b!
21:50 Rhye! Un seul album, 'Woman', sorti en 2013, une cohorte d'admirateurs. Pour toi ce projet se révélait un mystère, plus du tout après le concert somptueux donné à l'Orangerie. Rhye, c'est la classe à l'état pur, une soul/lounge/acid jazz/ sophisti - pop distinguée et sensuelle te rappelant, tour à tour, Sade, Bronski Beat, Smokey Robinson, Carmel, les Lounge Lizards, Scritti Politti ou Bryan Ferry. Tu n'as qu'un regret celui de ne pas avoir retrouvé l'identité de tous les fabuleux musiciens t'ayant transporté, comme toute la salle, dans un univers fascinant. Au départ Rhye c'est un duo, Michael Milosh et Robin Hannibal, mais ce dernier ne se produit jamais sur scène et avant l'arrivée du frontman à la voix inimitable (personally, I don't view myself as sounding like a woman, I hear a pretty soft male voice...), cinq musiciens prennent possession de la scène, baignant dans une pénombre bleutée, pour une longue amorce, majestueuse et symphonique (Itai Shapira à la basse - Zach Morillo aux drums - un incroyable claviériste (Hammond + keys) on n'ose affirmer qu'il s'agit de Ben Schwier car Milosh a prononcé Dennis - un violoniste barbu, sans doute Thomas Lea, et un violoncelle qui ne ressemblait nullement à Claire Courchene qui officiait au sein du groupe lors de tournées précédentes). Subrepticement le leader sort de coulisses pour rejoindre la troupe et entamer 'Verse'. D'emblée son falsetto vient caresser tes pavillons, un public majoritairement féminin se laisse bercer, paupières closes, au son de la mélodie subtile. Fascinante entrée en matière! Ils enchaînent sur le précieux ‘3 days' pendant lequel l'organiste nous gratifie d'une digression incroyable. Milosh a beau attirer tous les regards, il a également le grand mérite de laisser suffisamment d'espace à ses formidables accompagnateurs qu'il lui arrive d'accompagner en tapotant hi-hat ou snare drum, quand il ne va pas prêter main forte à Zach derrière le drum kit. 'The Fall' et ses sublimes harmonies vocales t'invite à la danse, titre achevé, l'assistance a droit aux salutations et à un souvenir, Rhye est passé au Bota (Witloof) il y a deux ans, Milosh ne l'a pas oublié. This song is called ‘Major Minor Love'. Comme pour les titres précédents, les arrangements sont soignés, l'accent étant mis sur le violoncelle ce coup-ci! La plage est ponctuée par une ovation immense. Zach caresse un drumpad, aux beats electro succèdent des battements de mains, 'Shed some blood' groove en douceur. Hey there at the back of the room, is the sound OK? Ouais, keep playing, man! OK, we will, il enchaîne sur l'imparable 'Last Dance'. Bordel, quels musiciens, l'Hammond fait à nouveau des merveilles! Pouvez-vous nous éclairer au minimum, please! Itai ramasse une acoustique pour entamer 'The City'‘suivi par un autre nouveau titre, 'Waste', qui annonce un second album brillant. 'Open' et ses accents de ballade irlandaise déclenche l'enthousiasme. Le violon se fait tantôt vif, tantôt poignant, une petite voisine laisse échapper une larme. Présentation, peu audible, des musiciens et deux dernières tirades ‘Hunger' et the closing song, la berceuse 'It's over' se terminant par un a capella magique. |
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