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13 JANUARI 2017 |
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Oui, c'est un vendredi 13 et il neige. Oui, on a rempli un bulletin de Lotto. Non on ne sait pas ce qu'est la paraskevidékatriaphobi, ni la triskaïdékaphobie et si Satan est le treizième ange, on peut t'assurer qu'on n'est pas admirateur du 126è, Joséphine, ange gardien! Sinon, c'est la reprise au Botanique. Agar Agar, ni des cousins du terrible viking, ni un extrait d'algues marines fort prisées par Le Pen, mais bien un duo parisien, le nouveau chouchou des branchés, était prévu au Witloof, puis est passé à la Rotonde qui affiche complet. 20:15' disait l'annonce, JP était ravi, zo zal ik op tijd thuis zijn... Bon, Clara Cappagli et Armand Bultheel se sont présentés avec un léger retard, personne ne leur en a voulu! Tu dis, Juliette? Genre? Pop/techno/electro/synth pop/indie/une pointe de new wave, bref un mix abouti et innovant (terme galvaudé, on sait!). Le band est neuf, son premier morceau est sorti en avril 2016, et le EP 'Cardan' (5 titres) en octobre. Clara, je me considère comme un singe (un beau singe!) avide de création, fille d'un papa guitariste, a fait partie de Betty Kiwi, a traficoté avec Jabberwocky, chante divinement, bouge beaucoup, boit du coca additionné de Johnnie Walker et manie un synthé. Armand, sérieux, boit du Johnny Walker au goulot et manie (fort bien) les machines. Ne les vexe pas en leur disant qu'ils travaillent avec des bandes, t'as failli te prendre une gifle. Ces jeunes gens ont amené plein de copains, peu disciplinés, qui boivent beaucoup (de la Jupiler chaude), gesticulent, fument des cibiches ou des pétards, montent sur scène, la traversent pour se ravitailler dans les loges, se transforment en houba houba et font d'autres conneries auxquelles les sages Bruxellois (sauf ceux du Magasin 4) ne sont guère habitués. Pour t'aider, après le concert, tu t'adresses à Clara, qui n'a peut-être jamais vu le film d'Arnaud Viard, et lui demandes une setlist. Vous ne préférez pas un dessin, monsieur. Elle a griffonné un truc qui n'ira pas au Musée des Beaux-Arts, t'a souri avant de récupérer son coca amélioré et de poursuivre une discussion avec les copines. Clara et toi, ce ne fut pas une longue histoire d'amour! Le set débute par 'Aquarium', un gospel disco acide, le texte mi-récité, mi-chanté se greffe à merveille sur le midtempo confectionné par Armand, avec D pour ne pas le confondre avec Méliès. |
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Un dancetrack fulgurant de près de sept minutes évoquant Desireless, Giorgio Moroder et miss Kittin. Toute la Rotonde ondule, la plus élégante est une grande bringue portant un tricot Jean-Paul Gaultier, le plus grotesque, un copain du band s'agitant à côté de JP. La voix grave de mademoiselle Cappagli réussit à t'envoûter pendant 'I'm that guy', un peu comme pouvait le faire Grace Jones. Et quand elle susurre ..I'm on fire... tu constates par un coup d'oeil circulaire, qu'elle n'est pas la seule. De la bombe, ce cold wave track! Une reprise French Touch au programme, 'You are my high', puis vient le crépitant ' Symbiose' et ses parfums Kraftwerk. Clara se lâche et libère ses cheveux, la Rotonde aussi. L'explicite ‘Fire' et ses relents new wave peut faire penser aux meilleurs Human League, la compétence du jeune duo bluffe un auditoire en proie à une fièvre collective. Pourquoi, soudain, hurle-t-elle 'A table'? A private joke, le T-shirt d'Armand est décoré du même libellé gourmand? Vous êtes vulgaires... les copains de Paname sans doute, les Bruxellois sont éduqués, ma chère! Après ces rugissements, le duo amorce le hit des débuts 'Prettiest Virgin'. Pas à dire, le pôle attractif c'est la petite Clara, et lorsqu'elle lance ..come on dance with me... trois pieds nickelés répondent à son invitation. Quelques gimmicks Rudyard Kipling, perdu dans la brousse, ornent son chant, ils émoustillent davantage les indociles des premiers rangs. 'Lunatic' et l'implacable 'Cuidado, Peligro, Eclipse' achèvent le set. Clara, après quelques exercices d'aerobics, entame l'espagnolade à genoux, se redresse, imagine de prendre un bain de foule, se balade au dessus de nos têtes avant de terminer la plage en vocalises et de disparaître derrière les rideaux. Elle est remplacée par un trio de pantins entourant l'alchimiste qui achève la rengaine. Le public réclame un bis. On a tout joué, le stock est épuisé, mais vous avez été obligeants, on vous en refait une avant de vous retrouver au merch. Agar Agar va casser la baraque, c'est indubitable! |
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