29 mai 2015 • Hof Van Coolhem Puurs
Duvel Blues: épître quinze aux amateurs de 12-bar chord progressions.
Une première, le festival s'étale sur deux jours, toujours dans le cadre enchanteur du Hof Van Coolhem. Luk est au rendez-vous, on ramasse Daniel à Vlezenbeek, se tape les bouchons du ring, ramasse une sale averse, pour larguer les amarres à 18:45' face au chapiteau, 46 mains à serrer, les 6 autres spectateurs nous étaient inconnus. Niet te veel volk mais un programme du tonnerre: Luca Giordano feat Quique Gomez (it/sp)/Chris Daniels and the Kings feat Freddi Gowdy JR band (usa)/Carolyn Wonderland (usa)/Nick Moss and the Flip Tops (usa). Un passage au bar, histoire de se rincer les amygdales avant le coup d'envoi. 19:30, le maître de cérémonie introduit Luca Giordano feat Quique Gomez! Luca Giordano avait laissé une excellente impression à Puurs lorsque, en 2013, il accompagnait feu Eric Guitar Davis. Ce soir, c'est flanqué de l'excellent chanteur/harmoniciste espagnol Quique Gomez qu'il lui échoit l'honneur d'ouvrir le gala. Le bilan ne pouvait qu'être positif, le virtuose italien, que les grands bluesmen ricains s'arrachent lors de leur passage en vieille Europe, et el gran hombre à la voix incroyable, accompagnés par une session rythmique remarquable (Pablo Bárez del Cueto et David Salvador Fructuoso) ont d'emblée mis la barre très haut. Tout débute pourtant mal, une corde à remplacer dès le premier morceau qui vire jam à trois, Luca venant prêter main forte à ses compagnons pour achever ce Chicago blues poisseux. Que ces gars soient adeptes du Chicago blues est une évidence, ils ont enregistré une plaque dénommée 'Chicago 3011 Studio Sessions' et vont nous en distiller quelques pépites ce soir. Les éternelles emmerdes avec des gonzes pas sérieuses ('The Fool' compo signée Luca Giordano/Quique Gomez)... I'm crazy about you... but it's time you change your ways... ou le fait de battre les routes comme sur le funky 'Travellin man', des reprises de choix, Little Walter 'One More Chance with You' décoré d'une broderie ciselée par l'orfèvre Luca Giordano. Un petit Albert Collins? 'If You Love Me Like You Say' pourquoi tu me traites comme un chien? Le premier slow blues, déchirant, de la soirée sera dédicacé à Eric Guitar Davis, 'Don't Ever Leave Me' que Carlos Johnson a enregistré sur 'In and out', il sera suivi par 'Don't start me talking' un Sonny Boy Williamson de 1955. Pas à dire l'antipasti est succulent. 'Cheaper To Keep Her' se trouve au répertoire de Buddy Guy ou de Johnnie Taylor, à tes côtés Amanda, 59 piges, se dandine en arrosant ses escarpins de Duvel. Quique sur une enceinte, no mike, il entame le standard 'Ain't Nobody's Business', ce fier hidalgo est doté d'une voix à faire pâlir José Carreras, un petit saut, il enjambe la balustrade pour une balade dans la tente en alternant chant et lignes d'harmonica. La même Amanda: wouah! Ce set marquant s'achève par un hommage à Gary Primich, le shuffle 'My Home'. Grazie, muchas gracias, tous au comptoir! Seconde entrée: Chris Daniels and the Kings feat Freddi Gowdy JR band! Connais pas? Wiki? Chris Daniels aka "Spoons" born Christopher Williams Daniels on September 30, 1952, is an American bandleader, singer, songwriter, guitarist, and roots musician. Plus de quinze macarons, le dernier, tout frais sorti de l'usine, 'Funky to the Bone'. Du monde sur scène, huit bipèdes, facebook précise: le cowboy, Chris Daniels, rhythm guitar, vocals - Colin "Bones" Jones, lead guitar - Randy Amen, drums, vocals - Kevin "Bro" Lege, bass, vocals - Darryl "Doody" Abrahamson, trumpet, vocals - Jim Waddell, alto, tenor sax, flute, vocals. A première vue on n'a pas vu tous ces Ricains, mais Jan Rijbroek, un fameux guitariste doté d'une voix pas banale, Jim Waddell et Doody étaient au poste, Edwin Wezenbeek était aux keys, Edwin Plooyer aux drums, Dario à la basse et casquette à l'envers, le comique de la bande aux vocaux, Freddi Gowdy! Ces braves gens nous ont concocté une macédoine/pot-pourri ratissant large: du blues, du funk, de la soul, du latino, du r'n'b et du Charlie Chaplin. Trop de cinéma selon certains, sans mettre en doute les qualités musicales des saltimbanques. C'est parti, 'When you're cool', the sun shines all the time, tu parles, mec, le thermomètre indique 11°, un vilain crachin arrose les pissenlits. Du funk remuant. Jan au chant pour 'If God was a woman' de Richie Sambora, pas le titre préféré de l'ayatollah. Sur le dernier né 'Joy' à la Tower of Power, suivi par 'Bad Thing' toujours dans le même créneau. Paraît que c'est un blues festival, montre leur, petit... Jan attaque 'Trouble blues'. Beau. Freddi, le plaisantin, the spirit of BB King is in the room, un voisin cherche l'esprit dans son godet, sur scène on chantonne 'The thrill is gone'. Superbe timbre Robert Plant et un jeu qui touche, pourquoi fallait-il que Freddi Gowdy se prenne pour Jim Carey? Voici 'Nobody knows', une parodie de le Carlos Santana avant de revenir au founk, 'I like your shoes', do you like mine? |
Non, mais ta casquette pourquoi pas!
Pour amuser la galerie on place play that funky music white boy (Wild Cherry) dans la comptine puis on passe à une ballade 'Till the end of the day', aussi efficace que quand les zoziaux chantent dans le bois d'Urbanus. Amanda invite Roel, il décline et va se chercher une Vedett. 'Something you got', le rock à la AC/DC 'Nothing to lose' et 'Funky to the bone' achèvent le récital. Amusant, pas mémorable! Carolyn Wonderland Née en 1972 à Houston, la blues lady a sorti 9 albums, collectionne une série d'awards et se targue d'une participation au dernier album de James Williamson (The Stooges). En trio ce soir, Carolyn, vocals, guitar, lapsteel, et deux associés doués, aux keys and bass keys, Cole El -Saleh, aux drums, Kevin Lance. Carolyn, c'est l'opposé du band précédent, pas de fioritures, pas de vaudeville, mais du blues haut de gamme d'un classicisme serein. Non, ce n'est pas Ana Popovic ou autres nana jouant de leur sex-appeal, pas pour dire qu'on a à faire à un laideron ou qu'Ana est nulle, ce qui prime avec la Texane c'est le feeling et la musique. Bref, un show sobre, fort apprécié par les connaisseurs. 'Come together', pas le tube des Beatles, mais un blues written by Carolyn Wonderland and Ruthie Foster, ouvre. Le titre est suivi par 'She wants to know' dans le style Bonnie Raitt, puis vient le nerveux et nasty 'Judgement Day Blues' qui déménage sec. Next song is about a bird, 'A victory of flying'. Some great volatile blues. A noter qu'aux pieds de la madame on ne distingue pas une armada d'effect pedals, elle se débrouille très bien sans toutes cette technologie, ce que confirme 'Two Trains'. Puis elle enfile une série de morceaux à la lapsteel, 'Only God knows when', 'If I Had My Way I'd Tear The Building Down' (Blind Willie Johnson) et le métallique 'Misunderstood', titletrack d'un CD de 2008. L'assistance admire et vibre. Ensuite Carolyn reprend la Telecaster to play a song of one of my heroes, un Johnny Winter qui secoue, 'Still alive and well'. Certains affirment entendre des tonalités Janis Joplin dans le timbre de Miss Wonderland, maybe, mais pas question de caricature ou de parodie, c'est simplement son registre vocal convenant particulièrement bien à l'environnement blues texan. En parlant de Janis, voici "What Good Can Drinkin' Do" auquel succède la ballade' Golden stairs' de Robert Hunter et Vince Welnick. 'The palace of the king' de Freddie King met un terme à cette excellente prestation, un mix de raw, rootsy, swampy blues avec même une touche de gospel. La tournée européenne s'achève, à partir du 7 juin elle se tape les States. Nick Moss and the Flip Tops. Nick Moss (chant, guitare), un costaud, ses poignets ont le même diamètre que la cuisse d'un joueur de rugby, est un adepte du Chicago blues qu'il distille depuis 1990 sur les scènes internationales. Une dizaine de LP's, le dernier 'Time ain't free' en 2014 a été catalogué one of the 50 best albums of the year par Guitar World. Le band, Michael Ledbetter, un descendant de Leabelly, guitare et voix black, chaude et puissante - et probablement, Patrick Seals: drums - le jeune et talentueux Taylor Streiff aux claviers et Nick Fane à la basse. Deux mots pour résumer le set: high energy! La clique joue sans setlist, n'annonce pas les plages, on suppose que plusieurs morceaux figurant sur 'Time ain't free' ont été interprétés. C'est Nick qui, d'un timbre JJ Cale, entame au chant un premier soul blues. Dans son énorme paluche la guitare ressemble à un jouet pour gamin, Puurs est impressionné. Un long solo introduit 'One more chance with you' de Little Walter suivi par un slow blues kilométrique, le GPS les avait égarés, Ledbetter se colle au chant, "You're Breaking My Heart" d'Otis Rush. Dehors la t° atteignait huit degrés, faisait bon dans la tente, la Duvel, ça aide, mais les salopards nous refilent des frissons. Pire qu'Al Capone, ces Chicagoans! Nick Moss plaisante: take your clothes off. T'es malade, mec? Well I mean, ladies, take your clothes off! T'es plus que malade, toi, il n'y a que trois madames potables ici, remarque un ivrogne! Assez ri, un petit funk pour faire monter la température, 'Somebody's calling my name' nous rappelle le Band of Gypsies. Un nouveau slowblues, aux accents soul, porté par la voix incroyable de Michael Ledbetter fait monter la tension. Après ces instants d'émotion, Nick qui n'est pas le fils de Stirling, ni le grand frère de Kate, un gamin lui a posé la question, décide d'accélérer le tempo pour une pièce aussi musclée que ses biceps. Tu te déhanchais quand le chauffeur, chaperonné par Daniel, te tapote l'épaule et annonce le taxi est prêt, terug naar Brussel. C'est de loin que t'endends Nick et sa clique poursuivre leur show. Tot morgen, Puurs, 't was een fijne avond! |
A WOODLAND HILLCREST PROMOTION PRODUCTION I KEYS AND CHORDS 2001 - 2024