Support: Monday Penny |
6 octobre 2017 |
Le groupe hutois Bacon Caravan Creek vient de sortir un troisième album, "Odd Places", qui succède à « wolfwolfwolfsheepwolf » vu dans les prairies mosanes en 2010.
Pour célébrer l'événement avec les crowdfunders, venus en autocar, une release party a été organisée au Botanique. Support: Monday Penny! Des jeunes gens qui ne se perdront pas dans les couloirs du complexe bruxellois qu'ils squattent pour la troisième fois. Ils sont quatre:Alex (Alexandre Portois) aux claviers / Benny Lust (Va à la Plage/ Finger Lick) à la basse/ Dimitri Lemmens, pas celui qui a occis la maman de sa petite amie, au chant et à la guitare et Seb à la batterie, ils ont pondu un EP (Quid) grâce aux dons généreux d'une tribu de fans, ils confessent jouer du pop rock pétulant, ce qui s'est vérifié pendant leur 30' de gymnastique musicale. Verdict: plaisant, mais on ne criera pas au génie, leur but est d'amuser sans se prendre la tête et en se donnant du bon temps, ce qui n'est déjà pas mal en ces temps de sinistrose ambiante. Pas trop de monde dans la Rotonde, lorsque les Bruxellois entament leur exercice, mais quelques plaisantins, un fan de naturisme les accueille en proférant un "à poil" incongru. Une courte intro avant 'Who are you people'. Si t'es fan de Brian Molko, de Puggy, de pop sautillante et musclée, tu peux tendre une oreille. Les relents Placebo sont encore plus manifestes à l'écoute de 'Instant Dream' qui précède leur second single 'To the limit', porté par un orgue frivole, batifolant sur une assise rythmique solide, tandis que Dimitri tient à nous pousser au bout de nos possibilités. A examiner les visages souriants qui t'entourent tu te dis que Monday Penny a fait mouche. Les deux prochaines ne sont pas reprises sur l'extended play, confie le chanteur/jardinier, 'English trees' et 'Glorious' se succèdent, tes pieds battent la mesure, tu ne penses à rien si ce n'est aux petits moineaux qui se font rares dans nos cités polluées, le penny du lundi a déjà amorcé sa dernière tirade, leur premier single ' Wonder'. Le 18 novembre au Rock for Life à Laeken! Les crowdfunders ont quitté la buvette, l'amphithéâtre est bien garni lorsque Bacon Caravan Creek déboule. Vincent Volon: bass/ Xavier Schmitz: drums mini keys laptop/ Nicolas Perat : vocals, bass/ Benjamin Maternik: claviers laptop et Jimmy Piérot: guitar, tiennent une forme pré-olympique et vont donner le show que les admirateurs attendaient: énergique, surtout dans le fief de Nicolas qui n'a rien à voir avec celui qui chantonnait 'So far away from L A', efficace et catchy. Ceux qui ont mis six ans à peaufiner leur nouvel ouvrage ouvrent par 'The saddest man on earth', une très longue plage issue de 'Odd Places', elle est bourrée de climats renvoyant aussi bien vers Muse, Radiohead ou Placebo, comme pour le groupe précédent. Ici, toutefois, l'approche est plus ambitieuse, le fond plus consistant, ça ne rigole pas. Nous sommes ravis de retrouver le Botanique, la dernière fois qu'on a déposé nos instruments ici, c'était en 2011, Intergalactic Lovers étaient à la même affiche, voici 'Hert'. Un gars de Londerzeel a cherché le cerf, en vain. |
Le morceau dégage une belle impétuosité, les ruminants bondissent à droite et à gauche, la basse ronronne, la guitare cingle, Xavier passe du drumming électronique au traditionnel, ...we'll never be down... promet Nicolas, moins minuscule que Sarkozy, qui pensait la même chose avant de ramasser une raclée électorale.
'Diamonds' ouvrait l'album précédent, si Marilyn estime que c'est bien foutu, tu ne vas pas la contredire. Voilà 'Cassandre' en mode midtempo, elle ne souffre d'aucun complexe cette nana, soudain elle accélère, tu dois presser le pas pour ne pas perdre sa trace. Avec 'Into the light' BCC nous propose une tranche de British pop nous revoyant vers les glittering sixties, un refrain engageant, des choeurs un peu pute, et des clac clac clac poppy, comme si Herman's Hermits et Placebo s'étaient entrelacés en cachette. Retour en 2007 avec le nerveux 'Jack's Unique Welfare', suivi par 'Miracle', sorti 3/4 ans plus tard. Bizarrement ton attention se relâche, le groupe ne parvient pas à te surprendre, tu contemples une araignée intrépide qui traverse la scène avec célérité pour aller se réfugier sous la veste de jogging que Nadine avait déposée à 50 cm du bassiste. Le groupe a-t-il enclenché le pilote automatique où c'est toi qui divagues? Un nouvel extrait ('Chapter Seven', c'était le huitième morceau, bad timing), atmosphérique, du second album est lâché, tu n'as plus vu l'aranéide, faut se concentrer, merde! Ils ont déjà entamé le single 'Bloody' qui te colle dans les oreilles, il peut marcher ce morceau, les choeurs font un écho gracieux au chant nonchalant de Nicolas et l'intervention à la guitare contraste avec le côté léger de la mélodie. Une voix off se fait entendre pour introduire 'Grass ballad', Vincent a refilé la basse au chanteur et a ramassé une acoustique, après cette intro bucolique, chacun reprend son rôle et tu te dis que cette plage est assurément un des sommets de l'album, mixant progrock, indie, ambient et pop. Le hit 'I wonder', en mode rollercoaster, inspire la petite Ingrid qui plane sans se poser de questions. 'WolfWolfWolfSheep' termine les 75' de concert, le quintet quitte la scène. Les fans battent le plancher du talon, le batteur est le premier à reprendre sa place, suivi par la basse, la troupe au complet ne tarde pas à proposer l'étonnant 'Shaking river' pendant lequel Nicolas nous la joue Roger Whittaker, avant d'entendre la guitare grinçante nous déchirer les tripes. Accrochez-vous, les eaux sont tumultueuses! Merci, au revoir, ne ratez pas l'autocar! Revenez, merde! Le stock est épuisé, si on creuse on peut, à la rigueur, vous jouer 'Echoes' le seul morceau d' 'Odd Places' que vous n'avez pas entendu. Celle jolie ballade met un terme à la soirée, tu regagnes ta province, 129 fans attendent leur tour pour recevoir leur CD. |
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