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1 september 2017 |
Some People, Taxus Brown, Belgian Bourgeoisie, Vermillion House
Adieu les vacances scolaires et la chaleur, ça caille en ce premier jour de septembre, ce qui ne veut pas dire que la saison des festivals est close, à Buizingen, la J H Eenders organise le free festival Spectakulo, deux jours d'activités, trois scènes, un soccer tornooi, de la pétanque, des activités pour les mioches, des workshops, à boire (beaucoup, avec une préférence pour le Ground Control Gin bar) un Mag’s burgers foodcorner... l'an dernier, 7500 fuifgangers ont défilé près de la place communale, malgré le froid, l'édition 2017 pourrait battre des records!
Fallait choisir un podium, le rap et drum'n'bass ne t'attiraient pas vraiment, la cour était une option logique, six groupes prévus, démarrage à 20h, disait la carte! Some People ne pourra débuter son exercice de balance que vers 20:20', à première vue, les bricoleurs à la table n'ont pas terminé leur cursus. T'avais croisé Quentin van Rhijn (guitares, voix) et Matis Cooreman (harmonica/zang) lors de l'expo photos du géniteur du premier, ces gamins t'avaient laissé une excellente impression. Ce soir, ils n'ont droit qu'à quinze minutes pour convaincre la douzaine de personnes battant les pavés, et ça démarre mal, Quentin doit abandonner son acoustique, micro de guitare défaillant, et emprunter le jouet du chanteur de Taxus Brown, tu ajoutes l'énervement dû au retard de plus de 30' accumulé grâce aux exploits des bricoleurs aux manettes et tu peux lire un certain désarroi dans son regard. Le duo, le Rhénan au chant, débute le mini-set par 'Mr In-betweener', une de leurs compos, comme lors du concert à Hondzocht, l'harmonica papillonne à mi-chemin entre Charlie Musselwhite jouant 'Cristo Redemptor' et Little Walter, Quentin marie sobriété et retenue, les amateurs de roots music savourent! Pendant les courtes pauses entre les morceaux, tu te rends compte à quel point la techno de la tente voisine gêne la concentration des musiciens, pas très malin, cette promiscuité! L'oiseau bleu frisé saisit le micro et entame le blues 'Who's loving you tonight' de Jimmy Rogers que certains nomment 'That's all right'. La guitare doit allonger l'intro de la troisième plage tandis que le blower fouille dans son fourbi pour dénicher le mouth harp adéquat pour illustrer une histoire de donkey, s'éloignant du modèle blues. Pour rester dans le jardin extraordinaire, Matis décide de s'occuper des abeilles, 'Honey Bee'. L'apis mellifera a des envies de liberté, elle s'entête à vouloir abandonner la ruche à la recherche d'un autre foyer, l'harmonica lyrique décrit sa quête! A peine vingt minutes, mais de qualité! Immédiatement en piste, Taxus Brown. En lisant leur bio, "Taxus Brown were a belgian rock band, formed in Liverpool in 1960. With members John Lennon, Paul McCartney, George Harrison and Ringo Starr, they became widely regarded as the greatest and most influential act of the rock era", t'as déjà failli crever de rire. Cinq éphèbes, enfin, si t'es aveugle, montent sur scène, le plus sexy est, sans conteste, le lead singer, Wouter Bobb Z, un athlète, carburant à la pils, casquette poussiéreuse et jogging acheté en solde à Roger De Vlaeminck, de temps en temps, il gratte une acoustique, sinon il danse élégamment à la façon de l'ours Baloo, un copain de Mowgli. On n'a pas retrouvé de fiche signalétique pour ce coverband, mais on suppose que Tom Vanhecke tenait les baguettes, il devait y avoir Jeroen Capens à la basse, Pino, le petit-fils de Cerami, à la guitare, plus un claviériste qui restera anonyme, Koen Geens a envoyé ses plus fins limiers pour diriger les investigations! (ps- Johan Hoorelbeke, bon boulot le FBI) Cette fine équipe aborde son sujet par 'Going down', le truc de Freddie King que le monde entier a joué, sauf Chantal Goya et K3. Le son est flottant, les surfers à l'arrière n'ont pas encore trouvé le bon équilibre, Wouter décide d'embrayer sur le swing 'Moving on up', sautillant et juteux. Il a trouvé un harmonica dans le falzar démuni de bretelles, mais néanmoins très classe, ses copains ont envoyé les premières mesures de la bombe des Romantics, 'What I like about you', tu ne parviens plus à contrôler tes guibolles, tes panards battent la mesure, tu décides de déposer ta Jupiler en lieu sûr! Taxus Brown passe sans anicroches d'une époque à l'autre, ainsi que du rock au funk, ils s'attaquent à Jamiroquai et 'Deeper Underground'. Après l'exercice de spéléo, ils se sont choisis une autre cible, The Band et leur 'Ophelia', une preuve de bon goût! Hamlet, jaloux, a promis de faire la peau à Wouter dès la première occasion. Steely Dan, 'My old school', merci, Messieurs, Donald Fagen et Walter Becker figurent parmi tes artistes préférés. On vous a préparé un slow (tu prononces slauw), Buizingen, u mag uw genitalen ontbloten. Dis, fieu, c'est Spectackulo et pas Kamping Kitsch Club! 'Jungle lullaby' de C.W. Stoneking est dans la veine des meilleurs Tom Waits. 't volgende lieke is een nummerke, merci Jacques II de Chabannes! 'Just a gigolo' est repris par tous les Macadam Cowboys du coin, tu te dis que ces gars, qui ne se prennent pas au sérieux, peuvent commettre tous les sacrilèges imaginables, on s'en tape, on se marre! |
Après The Coasters, le doo -wop 'Down in Mexico' , vient 'Mercedez- Benz', non pas celle de Janis, un autre modèle, immatriculé dans le Pajottenland, puis on passe au r'n'b brûlant avant de virer disco sans paillettes avec 'She's a bad mama jama' de Carl Carlton.
Des visages pâles s'attaquant à l'héritage noir, sans imiter les Bee Gees, ça vaut le coup! Luciano Pavarotti, tu connais? C'est un cheval? Béotien! Toujours en mode groove à mort, 'Come down' suivi par 'Can't find my bed', avec un beau travail à la Fats Domino du pianiste, un nouveau disco purulent et enfin 'Life during wartime', des fabuleux Talking Heads, achèvent cette prestation inénarrable. Détail, ne pas oublier de tailler le conifère fin juin! Tu dis, Michel , die gin proeven, excellente idée, Nancy a les pieds gelés! Le temps de siroter l'eau de vie distillée à base de bintjes casher et le groupe suivant a investi le podium, Bram Ghysels, alias De Manager, flanqué de Belgian Bourgeoisie. Bram connaît une certaine notoriété à Halle et environs, sous l'étiquette De Manager il se produit dans les cafés ou festivals locaux, il lui arrive de se taper Zemst pour aller chanter ses Nederlandstalige rocknummers qui rockent autant que ceux de Clouseau. Ce soir, il a sorti une belle chemise fleurie, une acoustique et dans le minibus qui l'a déposé à Buizingen, il a installé sept jolies madames, baptisées Belgian Bourgeoisie, pour assurer les choeurs. Non, aucune d'entre elles ne répondait à l'identité Amandine Bourgeois, on n' ose te refiler des noms, les dames n'ont pas été présentées, demande au photographe, il connaît toutes les filles de Halle. Tu dis... Faby Ghijselings et An Coppens, misschien? La compagnie ouvre par "Wagon Wheel" de Old Crow Medicine Show, excellent choix! La suivante, en français, légèrement chaotique, chante l'amour, l'amitié, la force et l'unité! Que des beaux sentiments! Une blonde pas hideuse s'avance au premier rang pour entamer un duo avec le cadre supérieur, in' t Vlaams... kijk in mijn hoofd, kijk in mijn hart... dis, Toon, elle n'a pas dit, kijk in mijn décolleté. La prestation sera brève, puisque, Bram nous propose un petit tour in zijn 'Décapotable' qui doit l'amener vers le Sud, le moteur vrombit, il vient de dépasser Nivelles Nord. Bon voyage, fieu, comme tu ne peux pas emmener toutes les bourgeoises dans ton cabriolet, tu nous les laisses, on s'en occupe! Vermillion House Défection de Nancy et Michel, partis acheter des chaussettes, ton état de santé, fragile, te permet encore d'assister à l'exposé de Vermillion House, un quartet en provenance d'Oost-Vlaanderen, sauf Mathilde qui vient d'Aalter. Le groupe naît fin 2013, il s'est déjà retrouvé en finale de quelques music contests (‘Jonge Wolven' ou ‘De Beloften' e a) et pratique un acid/pop jazz /nu jazz/hip hop/funk d'excellente facture, ils ont la chance inouïe de compter en leurs rangs l'incroyable Mathilde Smessaert, à la voix puissante et présence scénique vivifiante, pour ne pas mentionner un look pour le moins extravagant , elle est apte à tourner un remake de Million Dollar Baby et risque de faire le même effet que Hilary Swank. Les garçons qui l'entourent (Niek Braeckman/claviers - Fabio Brison/basse - Gregory Simons/drums) fournissent tous un boulot exemplaire et ainsi, tu tiens le concert qu'il ne fallait pas manquer ce soir. Ils ouvrent avec 'Rain', tu penses aux Brand New Heavies en plus nerveux, de l'acid jazz aux saveurs trip hop, ça balance un max et jusqu'ici Mathilde, qui n'est jamais partie, a gardé ses baskets et ses socquettes, elle finira le set sans ces attributs, passant du noble art au kickboxing. Le downtempo 'Hurdle' calme légèrement les ardeurs, la voix se fait caressante, le piano languide, on aime! 'Bird', une très longue plage, mouvementée, confirme le talent du combo, plusieurs noms défilent dans ton cerveau: Carmel, Corduroy, Moloko, Swing Out Sister, Groove Armada... 'White song' et son phrasé hip hop précède l'épileptique 'Tidal', fait de mouvements fluctuants, gaffe à la pleine lune, le raz-de- marée s'annonce gigantesque. Ils envoient 'No cuts, no lines' puis 'Repeat'', un tourbillon, des changements de rythme surprenants, la voix qui cabriole, ce maelström risque de faire de gros dégâts. Vermillion House termine ce set tumultueux par ' Phantom' avant de quitter le ring en nous laissant assommés pour le compte! La révélation du jour! Il est près de minuit, time to go home! |
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