L’Hijâz’Car • 16 janvier 2015 • L’Espace Senghor Etterbeek
L’Hijâz’Car à L'Espace Senghor, un concert donné dans le cadre du River Jazz Festival qui se poursuit jusqu'à 24 janvier.
Chouette lieu que le Senghor qui se consacre à la promotion de la culture avec toutes ses nuances multiethniques, un bâtiment début du vingtième, sauvé au nez et à la barbe de promoteurs cupides, lorsque la commune le rachète en 1980.
Seul hic, la galère pour larguer ta caisse aux environs de la Place Jourdan un vendredi soir.
20:30, disait le programme, il sera 20:45 lorsque l'éclairagiste procède à l'extinction des feux alors que cinq sujets mâles prennent place sur des chaises, il en manquait une, l'étranger (tu comprends le Bruxellois) devra rester debout: l’Hijâz’Car aus Strossburi... vive l'Alsace libre!
Un silence déroutant de 35 secondes avant de les voir en action.
Grégory Dargent: oud, direction - Nicolas Beck: tahru (non, ce n'est pas un jeu de cartes mais une sorte de croisement entre les vièles orientales et le violoncelle occidental) - Étienne Gruel: percussions (daf (oublie le camion, pense à un grand bodhran), derbouka, tapan ( un tambour pas utilisé à Arcole), cajon, reck (un tambourin à cymbales, faut compter 50€) et zarb (un derbouka perse)) - Jean-Louis Marchand (l'expat): clarinette basse et Vincent Posty: contrebasse, ont sorti l'album 'L’Hijâz’Car' en 2014, il succédait à 'Cavaliers de l'Aurès' enregistré avec Houria Aïchi, ils comptent nous l'interpréter dans le désordre.
'Istanbul, sur ma dérive asiatique' ouvre.
Istanbul, faite de contrastes: gigantisme urbain, promiscuité, indigence, saleté et d'autre part,
raffinement, richesse architecturale, odeurs suaves du bazar aux épices...
Toutes ses sensations et humeurs s'observent dans cette première et longue plage amalgamant éléments jazzy et coloris ethniques enivrants et grisants.
Pour t'aider à t'immerger dans cette musique empreinte de majesté tu peux toujours contempler 'Le charmeur de serpent' de Jean-Léon Gérôme ayant le Palais Topkapi comme arrière-plan.
C'est notre première date en 2015, nous sommes heureux de participer au River Jazz Festival, dixit Grégory Dargent.
On vous prévient, nous ne sommes pas des comiques, notre credo c'est le drame, la suivante a été écrite après un séjour en Libye, avec en mémoire un discours hargneux et surréaliste de Mouammar Kadhafi, 'Le Cuirassé Potentat'.
Gravité et dérision deviennent synonymes.
La pièce démarre par une longue intro bluesy à l'oud avant de virer transe, après un mouvement apaisé, illustré par la clarinette basse, l'oud revient à la charge tandis que Etienne tapote le derbouka de manière répétitive et lancinante.
Le final sera fiévreux, ton voisin, surpris, faisant un bond sur son siège.
Au suivant, Etienne, pas un panda, Gruel se lève, un besoin urgent?
Non, il saisit le tambour, l'oud et la contrebasse ont, à l'unisson, ébauché une mélopée méditerranéenne, ils sont rejoints par le reste de l' escadron, le ton monte, la rumeur s'amplifie pour parvenir au climax libérateur.
Titre?
Non révélé!
Un thriller arabe sur fond de guerre froide, ok?
'Igor Noir' et si Stravinsky était Irakien et 'L'oiseau de feu' un Simurgh entouré de perles?
C'est à Correns (Var, 20 habitants au km2) que nous nous étions retirés pour travailler à l'album, on a toujours pensé être les stars du coin pendant notre séjour, puis, un beau matin, le boulanger, Marius, nous révèle que Angelina Jolie et Brad Pitt se sont mariés et résident dans le village, voici la romance fleur d'oranger 'Brad et Angelina'.
Un aparté/broderie de la contrebasse pour entamer 'Tyran Irak', l'archet annonce un passage orageux, l'oud radine pour entamer une bienveillante litanie kurde ou turkmène (je doute, suis pas Germaine Tillion), une accélération subite nous conduit au terme du voyage.
'Le chien', pas celui de Luis Buñuel, un autre, une sombre plainte dominée par le tahru précède la dernière péripétie avec en prélude la présentation des protagonistes,'1973 (Mulatu and the Duke)', annoncé en belge.
Genèse: 1973, Duke Ellington tourne en Ethiopie (Addis Abeba) y rencontre Mulatu Astatke, le prince de l'Ethio-jazz, ils fraternisent, Mulatu sera invité par le Duke à se produire aux States.
Un superbe morceau dans lequel L’Hijâz’Car introduit quelques phrases du fameux 'Caravan' d'Ellington.
75' de très haut niveau, des musiciens exceptionnels faisant preuve d'une belle complicité.
Le Senghor exige un bis, précédé d'un message positiviste et d'une annonce publicitaire, le CD se vendra comme des Bienenstiche un dimanche matin.
Intitulé?
Vielleicht 'We all scream for Ice cream'.
Rideau!
Report & Photo’s: Michel Preumont ©
L’Hijâz’Car à L'Espace Senghor, un concert donné dans le cadre du River Jazz Festival qui se poursuit jusqu'à 24 janvier.
Chouette lieu que le Senghor qui se consacre à la promotion de la culture avec toutes ses nuances multiethniques, un bâtiment début du vingtième, sauvé au nez et à la barbe de promoteurs cupides, lorsque la commune le rachète en 1980.
Seul hic, la galère pour larguer ta caisse aux environs de la Place Jourdan un vendredi soir.
20:30, disait le programme, il sera 20:45 lorsque l'éclairagiste procède à l'extinction des feux alors que cinq sujets mâles prennent place sur des chaises, il en manquait une, l'étranger (tu comprends le Bruxellois) devra rester debout: l’Hijâz’Car aus Strossburi... vive l'Alsace libre!
Un silence déroutant de 35 secondes avant de les voir en action.
Grégory Dargent: oud, direction - Nicolas Beck: tahru (non, ce n'est pas un jeu de cartes mais une sorte de croisement entre les vièles orientales et le violoncelle occidental) - Étienne Gruel: percussions (daf (oublie le camion, pense à un grand bodhran), derbouka, tapan ( un tambour pas utilisé à Arcole), cajon, reck (un tambourin à cymbales, faut compter 50€) et zarb (un derbouka perse)) - Jean-Louis Marchand (l'expat): clarinette basse et Vincent Posty: contrebasse, ont sorti l'album 'L’Hijâz’Car' en 2014, il succédait à 'Cavaliers de l'Aurès' enregistré avec Houria Aïchi, ils comptent nous l'interpréter dans le désordre.
'Istanbul, sur ma dérive asiatique' ouvre.
Istanbul, faite de contrastes: gigantisme urbain, promiscuité, indigence, saleté et d'autre part,
raffinement, richesse architecturale, odeurs suaves du bazar aux épices...
Toutes ses sensations et humeurs s'observent dans cette première et longue plage amalgamant éléments jazzy et coloris ethniques enivrants et grisants.
Pour t'aider à t'immerger dans cette musique empreinte de majesté tu peux toujours contempler 'Le charmeur de serpent' de Jean-Léon Gérôme ayant le Palais Topkapi comme arrière-plan.
C'est notre première date en 2015, nous sommes heureux de participer au River Jazz Festival, dixit Grégory Dargent.
On vous prévient, nous ne sommes pas des comiques, notre credo c'est le drame, la suivante a été écrite après un séjour en Libye, avec en mémoire un discours hargneux et surréaliste de Mouammar Kadhafi, 'Le Cuirassé Potentat'.
Gravité et dérision deviennent synonymes.
La pièce démarre par une longue intro bluesy à l'oud avant de virer transe, après un mouvement apaisé, illustré par la clarinette basse, l'oud revient à la charge tandis que Etienne tapote le derbouka de manière répétitive et lancinante.
Le final sera fiévreux, ton voisin, surpris, faisant un bond sur son siège.
Au suivant, Etienne, pas un panda, Gruel se lève, un besoin urgent?
Non, il saisit le tambour, l'oud et la contrebasse ont, à l'unisson, ébauché une mélopée méditerranéenne, ils sont rejoints par le reste de l' escadron, le ton monte, la rumeur s'amplifie pour parvenir au climax libérateur.
Titre?
Non révélé!
Un thriller arabe sur fond de guerre froide, ok?
'Igor Noir' et si Stravinsky était Irakien et 'L'oiseau de feu' un Simurgh entouré de perles?
C'est à Correns (Var, 20 habitants au km2) que nous nous étions retirés pour travailler à l'album, on a toujours pensé être les stars du coin pendant notre séjour, puis, un beau matin, le boulanger, Marius, nous révèle que Angelina Jolie et Brad Pitt se sont mariés et résident dans le village, voici la romance fleur d'oranger 'Brad et Angelina'.
Un aparté/broderie de la contrebasse pour entamer 'Tyran Irak', l'archet annonce un passage orageux, l'oud radine pour entamer une bienveillante litanie kurde ou turkmène (je doute, suis pas Germaine Tillion), une accélération subite nous conduit au terme du voyage.
'Le chien', pas celui de Luis Buñuel, un autre, une sombre plainte dominée par le tahru précède la dernière péripétie avec en prélude la présentation des protagonistes,'1973 (Mulatu and the Duke)', annoncé en belge.
Genèse: 1973, Duke Ellington tourne en Ethiopie (Addis Abeba) y rencontre Mulatu Astatke, le prince de l'Ethio-jazz, ils fraternisent, Mulatu sera invité par le Duke à se produire aux States.
Un superbe morceau dans lequel L’Hijâz’Car introduit quelques phrases du fameux 'Caravan' d'Ellington.
75' de très haut niveau, des musiciens exceptionnels faisant preuve d'une belle complicité.
Le Senghor exige un bis, précédé d'un message positiviste et d'une annonce publicitaire, le CD se vendra comme des Bienenstiche un dimanche matin.
Intitulé?
Vielleicht 'We all scream for Ice cream'.
Rideau!
Report & Photo’s: Michel Preumont ©
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