EDH
EDH • 22 décembre 2014 • Chaff Bruxelles
La Place du Jeu de Balle fait la une des journaux depuis des semaines, il y a quelques jours encore, les gazettes mentionnaient la pétition et titraient "23.336 fois «non» à un parking sous la place du Jeu de Balle!"
C'est là que t'avais rendez-vous en ce lundi où Bruxelles sommeillait avant les fêtes, le Chaff programmait EDH et un dj set de Vincent Satan, cheville ouvrière chez Satanism Records.
21:00 disait la pub, les pubs mentent toujours, pour tuer le temps il te reste la pils, un mec t'apostrophe, Joe Cocker est mort, tu le savais, plus tard Piotr ou Aleksandar, me souviens plus très bien, te répétera la même triste nouvelle en te payant une nième blonde.
Dans la vie nocturne tu fais des rencontres incroyables, passons, Simenon aussi est mort!
21:50' , un duo mixte, une barbe et une fille à lunettes, bonsoir, on va faire de la musique...
Sur scène ( euh, un coin au fond du bistrot), un micro, un double drumpad, une basse, des pédales, un synthé, un sampler..
EDH, tu dis... Elder Dragon Highlander?
Sais pas de quoi tu causes, Emmanuelle de Héricourt!
C'est où Héricourt?
A Paris, t'es un cousin de RickyBilly ou quoi!
Emmanuelle, arrête avec Sylvia Kristel, concocte de l'electro pop synthétique que les amateurs du genre estiment brillante.
Plusieurs enregistrements sortis chez Lentonia Records.
La basse, les drumpads, le micro sont pour elle, Arthur Soubranne (Carradot) de Clermont-Ferrand, très beau le juste -au-corps scintillant, s'amuse avec l'outillage électronique.
Une intro synthétique minimaliste à quatre mains comme amuse-bouche, 'Walking march', histoire de nous montrer de quoi il retourne: de l'élégance glacée!
'Plier' (album Lava Club), un titre à la basse bondissante, presque postpunk, survolant des couches de synthé aériennes et les sonorités plastiques des drum machines, un hic, les lyrics sont incompréhensibles, en cause un son des plus assourdis.
Reverb, saturation, beats pneumatiques, gimmicks poppy, un mélange dansant, 'Lava Club' doit cartonner dans les boîtes branchées.
Mêmes ficelles pour 'Pensum', un titre vaguement techno/disco comme si les Three Degrees s'étaient tapés Human League.
Quoi?
Susan Ann Sulley et Joanne Catherall, aussi?
Oui, toute la ligue!
Une nuit noire, des pas inquiétants résonnent sur le trottoir, 'Break' navigue dans un climat sombre avec un petit côté New Order pas déplaisant.
La suivante 'Hoaxy Beast' s'avère tout aussi crépusculaire et obsédante.
Un peu d'electro punk à la Deutsch-Amerikanische Freundschaft?
Voici 'Summer 9', puis 'Chlore' qui ouvre l'album, une plage martiale et ténébreuse.
La même esthétique froide sur beats inflexibles caractérise 'Fiji Mermaid'.
La sirène des Fidji, une imposture monumentale, paraît-il, précède 'Shall we go' qui contrairement à ce que tu pouvais croire ne t'invitait pas à prendre congé puisque le set s'achève par l'inquiétant 'Private Isolation'.
Report & Photo's: Michel Preumont ©
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