SUPPORT: HAREHAAS |
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26 november 2016 |
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Bruxelles, fin novembre, retour des plaisirs d'hiver, marchés de Noël, et autres attrape-nigauds! En temps normal (avec Mayeur, rien n'est normal), c'est déjà un cauchemar pour circuler et se garer dans la capitale européenne, avec les 250 stands installés au centre ville et les 189 chantiers qui ne se terminent jamais, se mouvoir dans un périmètre de 2 kilomètres autour de la Grand Place, c'est le merdier intégral. François? Il m'a fallu deux heures pour sortir d'un parking souterrain géré par Interparking.... Le tram s'impose, avec l'obligation de rentrer chez toi avant les douze coups de minuit. Le club de l'Ancienne Belgique affichait complet pour la visite de Leyla McCalla, guère étonnant, la presse musicale ne tarit pas d'éloges lorsqu'il s'agit de critiquer le second album (A Day for the Hunter, A Day for the Prey) de la belle dame aux roots haïtiennes. 20:00: qui déboule? Harĕhaas, un lièvre que tu as croisé dans la même salle en avril, il assurait le support de Marlon Williams! Petrovitsj Mys, comme au printemps dernier, a emmené son arbre dénudé et une ampoule que lui a prêtée Thomas Edison, bien protégé contre les bourrasques sous sa plante arbustive, il saisit une de ses deux acoustiques pour entamer le folk astral ' Moon', il bat la mesure de la pointe de son 43 waeslandien et murmure la fragile ballade. Koen, habillé d'une peau de lapin, le rejoint, ramasse ce qui doit être un charango, le duo propose le délicat 'Peru' évoquant Devendra Banhart. De la dentelle sans arsenic. Pour 'Fake China' Koen manie la contrebasse, la porcelaine jaune débute par un sifflement asiatique puis vire alt.folk pointilliste. Ton cerveau suggère Ray Lamontagne. Koen est passé chez le brocanteur où il a déniché un zither, le morceau suivant s'intitule 'Sweatheart', Eugène adore, Petrovitsj, sue aussi, les musiciens n'ont pas eu droit à leur flacon d'eau. Si le public des avant-postes prête une attention polie aux efforts du duo, à l'arrière les piliers de comptoir pérorent bruyamment en commentant la disparition d'un révolutionnaire cubain. Place à la fable sautillante 'Little rabbits'. J'ai vraiment soif... Gisèle, magnanime, lui refile sa bouteille de Spa Reine, après avoir bu deux gorgées, Harĕhaas décortique les notes du mélancolique 'Child'. De sa petite sacoche il sort un CD fait maison, sans additifs , 'Mouth and Marrow' est à vous pour 10€, on termine le set par 'Ghost W. Hire', un gospel squelettique chanté d'une voix traînante. Dank u, Brussel! Leyla McCalla Pas encore membre des fameux Carolina Chocolate Drops, lorsque tu les vis à l'AB, en 2010, et depuis la violoncelliste les a quittés pour poursuivre une carrière solo. 'Vari-Colored Songs: A Tribute to Langston Hughes' est sorti en 2014, 'A Day for the Hunter, A Day for the Prey' l'a suivi en 2016. Leyla, flanquée de son conjoint, Daniel Tremblay (banjo, triangle, guitare), et de Free Feral ( Violon) a hâte d'en découdre, le trio monte sur scène à 20:50', les deux nanas ont abandonné leurs godasses à l'entrée de la mosquée, le barbu est chaussé. |
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Salutations trilingues pour débuter le premier concert belge de la longue tournée européenne célébrant the release of 'A Day for the Hunter, A Day for the Prey'. C'est d'ailleurs par le titletrack de ce second album que débute le concert. Leyla tapote son cello, Daniel fait de même avec son banjo, le proverbe haïtien 'Un jour pour le chasseur, un jour pour la proie' est également le titre d'un bouquin écrit par Gage Averill. Ouais, un jour tu es le chasseur, un jour tu es la proie. La grande Leyla et ses comparses impressionnent d'emblée, Bruxelles sait que la prestation de ce soir sera magique. Elle embraye sur une chanson créole, ' Les plats sont tous mis sur la table' de Canray Fontenot. Daniel armé d'un triangle semble appeler la compagnie à venir à table, le dîner est prêt, le violon cajun souligne l'invitation. ' Heart of gold' ouvrant le premier album de la celliste est basé sur un poème de Langston Hughes, un des instigateurs de la jazz poetry. Comme pour les lapins, pas d'eau sur scène, service minimum à l'AB ce soir, pour le pourboire, c'est foutu. Retour à Haïti avec ' Latibonit' qui tout en traitant de la déforestation, évoque, Cesaria Evora, la Barefoot Diva, reine incontestée de la morna. Deux banjos illuminent le joyeux ' Mesi Bondye' ( merci Bon Dieu), ensuite Daniel récupère le triangle et le trio attaque un instrumental bien enlevé. . Audience participation needed during ' Manman Mwen', l'amusante berceuse précède le lament créole 'Salangadou' que Leyla a appris à connaître grâce à Sarah Quintana. Après la valse sombre, le trio nous sert un nouveau poème de Langston Hughes, sous forme de blues poignant, 'Girl' te prend aux tripes. En mode gospel, Bruxelles savoure 'When I can see the valley' ...we all want to go to heaven, but no-one wants to die.. t'est resté en mémoire. 'Love again blues' est une des seules chansons d'amour prévue au répertoire. C'est à Papa John Creach que le violon de Free Feral te fait penser. 'Far from your web', Leyla ne peut cacher qu'elle réside désormais en Louisiane, le fond Dixieland le prouve. Elle décide de nous emmener du côté de Trinidad avec le calypso social 'Money is king' qui reflète bien le résultat des élections aux USA. Simplicité et profondeur embellissent le bref 'Little sparrow' suivi par le traditionnel créole 'Pezé Café' , a song about escaping death. Le set se termine sur une note bluegrass/cajun par l'instrumental 'Bluerunner', Bruxelles danse la gigue et bat des mains avant de voir le trio quitter la scène. Bis. Leyla sourit et suggère a fun song, 'La coulée Rodair' , un autre hymne cajun composé par le violoniste Canray Fontenot et c'est par une version bouleversante (à trois derrière un micro, Free (belle voix) ) à la guitare) du 'Hallelujah' de Leonard Cohen dont le refrain est repris en choeur par une salle entière, conquise, que les artistes prendront congé de l'Ancienne Belgique. Ce soir à Bruges, demain à Anvers (De Roma), puis à Rotterdam avant de mettre le cap vers le Martinique Jazz Festival. |
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