12 avril 2015 • Het Depot Leuven
Nneka Egbuna, vue à l'AB en 2011, vient de sortir 'My Fairy Tales', son sixième album, le plus personnel. Loin de narrer un conte de fées, les compositions traitent de la diaspora africaine, des difficultés d'adaptation/intégration, d'injustice sociale, de déracinement, de douleur...
Depuis quelques années Nneka a délaissé l'Allemagne pour retrouver ses racines et vivre à Lagos. Sa tournée européenne passait par le Depot louvaniste, bien garni pour l'occasion. Ne nous attardons pas sur le support, Subtropics, un duo de deejays, deux-tiers du collectif The Mixfitz (dixit le Depot), accompagné par un comique, MC Jaymee Blxks, passant son temps à haranguer la foule. Dj Damented et son copain, deux casquettes constipées, aussi sérieuses qu'un conférencier traitant de l'influence de la masturbation des cachalots nains sur l'érosion des falaises d'Etretat, nous ont, pendant 30', balancé une mélasse reggae/dubstep/ragga/zouk/riddim/rocksteady dans le plus pur style simili Kingston Sound System en démarrant par une version trafiquée de "Here Comes the Hotstepper" de Ini Kamoze. Shit, man, rien à foutre de ces branleurs qui se la pètent! Nneka 21:30 et des poussières, le band s'active, drummer, claviériste, bassiste et guitar player, tous excellents, ne seront pas présentés et on n'a pas reconnu l'équipe de 2011, on n'ose affirmer que Nils Kötting, Gros Ngollé Pokossy étaient sur scène, le costaud derrière les fûts ne ressemblait pas au batteur entrevu il y a quatre ans et l'incroyable guitariste avait peu de chance de se nommer Fontaine Burnett. Qui étaient ces gaillards? Les éclaireurs ont entamé 'Book of job' sur fond reggae, quand Nneka apparaît, coiffée d'un foulard de tête en wax et fringuée températures polaires. Elle est armée d'une guitare, entame le chant mais paraît tourmentée, le son ne lui semble pas optimal. Louvain s'en tape et lui fait une ovation. Elle amorce le plus ancien et chaloupé 'Walking'. |
verything looks so small, here, but I guess it must be my own perception, elle a peut-être vu les sept compagnons de Blanche-Neige.
Elle revient à 'My Fairy Tales' pour proposer 'Babylon' qu'elle va achever en s'asseyant sur un cajon qu'elle tapote pour souligner le rythme imprimé par le batteur. Pointons les superbes envolées Gregg Rolie touch (Santana) du keyboard player. Un grand reggae. Exit le foulard et un premier slow, 'Africans', appelant à l'éveil des peuples noirs. Aussi convaincant que du Neneh Cherry. Elle se débarrasse d'une couche vestimentaire et entame le groovy 'Shining Star' , après avoir inséré quelques vers de la berceuse Twinkle, twinkle little star dans la compo, un rasta vient l'accompagner au chant, ce qui a le don d'enflammer les petites black passablement agitées se tenant à tes côtés. C'est la guitare qui vole la vedette pendant l'infectious reggae 'Local Champion'. Un signe à la table après avoir amorcé 'In me', I don't hear the keys in my monitor, on reprend ce titre obsédant et vachement remuant. Agité 'My home' le sera encore plus, malgré la pointe d'agacement se lisant sur le visage de la chanteuse. I'm on the verge of getting a serious cold, j'espère ne pas vous décevoir, ai profité du soleil cet après-midi, but we're not in Africa, j'ai pris froid. On arrive à un des nombreux moments forts du concert, le soul blues déchirant 'Do you love me' pour changer foncièrement de style avec le rap 'Soul is heavy', le titre préféré d'Agnès, venue tout droit de Matonge. Le hit 'Heartbeat' met fin à ce set de 75'. Bis Ils débutent avec le léger 'My love, my love' voyant le retour du rapper mâle et c'est le visage enfoui sous une serviette que Nneka suggère la prière au final époustouflant, 'Pray for you'. Ite missa est! |
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