4 juin 2015 • Orangerie (Botanique) Bruxelles
Cinq ans se sont écoulés entre 'She was a boy' et 'Older', sorti en mars.
Cette absence prolongée explique-t-elle le fait que l'Orangerie n'affiche pas sold-out alors que la jeune maman franco-israélienne a déjà rempli l'AB ou le cirque Royal? Les fans (public d'âge moyen, pas vraiment rock-‘n-roll) ne s'en soucient guère et ont réservé une ovation, méritée, à celle qui s'estime être devenue older. Valérie? Magnifique concert! Pas de support, vers 20:20, Yael Naim et son mari, David Donatien, décident d'entamer le concert en formule duo, David, assis, à la basse, sa compagne, debout, à la guitare et au chant, une ballade décorée d'effets de voix dramatiques, 'If you could see'. Aucune crainte à éprouver, la voix n'a pas changé, chaude, exceptionnelle. Un hic, un abruti a cru bon d'actionner la ventilation qui produit un bruit infernal. Direction le fond de la scène, derrière le pianoforte, David à la batterie, entrée en piste de notre Daniel Romeo, affublé d'un melon et de petites lunettes de mafioso, la basse est entre de bonnes mains, et d' un trio outrageusement fardé, trois membres androgynes des 3sOmEsiStERs (Sophie Fustec, Florent Mateo et Bastien Picot), ces divas extravagantes et talentueuses assurent les choeurs et/ou ajoutent quelques couches de claviers aux compositions. Un moment de silence suivi d'un battement de mains, un xylophone naïf, le délicieusement pop 'I walk until' est sur les rails. Bonsoir Bruxelles, les musiciens attaquent 'Make a child', derrière ses touches Yael chante, on n'entend que dalle, le micro a rendu l'âme. Improvisation, un médecin à la rescousse, un massage cardiaque, un pontage, seconde tentative, 'bonsoir Bruxelles', c'est parti pour le chant choral rythmé 'Make a child' , superbe boulot des copines de Conchita Wurst. Le blues/soul gospel intimiste 'Dream in my head' nous montre à quel point la voix de Yael est riche en possibilités. Registre Adele, Duffy, une plage s'attaquant à tes entrailles! Elle enchaîne par un impromptu annonçant l'improbable et impressionnant 'Coward' et son canon liturgique. Les rapprochements avec les titres les plus baroques de Queen ne sont pas usurpés. |
Une
claque magistrale que Bruxelles n'a pas encore vraiment digérée quand
la troupe choisit de lui balancer la version jazzy de 'Toxic' et son
crescendo atteignant des sommets vertigineux.
La jolie berceuse 'Ima', psalmodiée en hébreu et créole, va calmer les ardeurs. 'Trapped', précédé de considérations autobiographiques et philosophiques, joue la carte soul pop et pourrait cartonner dans les charts internationaux. Cheveux libérés, virage pop, voici le pétillant 'Take me down', un mix Charlie Winston/Katy Perry. C'est à la guitare qu'elle décide de nous emmener, sur fond reggae, pour une baignade collective, 'Go to the river'. Pas encore tout à fait sec après les ablutions, on nous convie au gospel' Walk Walk', Yael et les trois 3sOmEsiStERs sur une ligne entament un pas de danse suggestif, l'Orangerie accompagne en battant des mains. L'énorme hit 'New Soul' déclenche l'enthousiasme, il achève le set 'normal'. Bis Solo, un titre des débuts (2007), 'Paris', une rengaine gracieuse, bilingue (français/hébreu). L'équipe revient au complet . Tu comprends, la suivante s'appelle 'Sea set', non, 'sucette' dixit Valérie, on doit faire partie des 360 millions de personnes souffrant de déficience auditive incapacitante, le morceau allègre s'intitule 'She said'. Sophie vient pianoter (brillamment) aux côtés de Yael avant de grimper sur l'auguste instrument puis se payer un audacieux saut de ballerine. Bye, bye. Second retour. Un duo conjugal pour le titre donnant son nom à l'album, 'Older' et enfin, une dernière perle, dédiée à sa grand-mère décédée, le lamento poignant 'Meme Iren song'. Concert diapré ayant ravi l'assistance. |
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